Logo de Groupement interministériel de contrôle (GIC)Groupement interministériel de contrôle (GIC)

Des techniques de renseignement mieux contrôlées, même a posteriori

Law GIC high tech

4

Logo de Groupement interministériel de contrôle (GIC)Groupement interministériel de contrôle (GIC)

Abonnez-vous pour tout dévorer et ne rien manquer.

Déjà abonné ? Se connecter

Abonnez-vous

Huit ans après l'adoption de la loi renseignement de 2015, le Groupement interministériel de contrôle continue d'affiner les outils informatiques permettant à la Commission de contrôles des techniques de renseignement (CNCTR) d'exercer ses missions.

Depuis 2015, la CNCTR est chargée d'examiner les demandes de placement sous surveillance émanant des services de renseignement. Ses rapports annuels permettent d'en savoir plus sur le nombre de personnes surveillées par les services de renseignement, les motifs permettant de les surveiller et les multiples « techniques de renseignement » utilisées à cet effet, auxquels nous avons consacré un premier article.

Au-delà de ces chiffres, les rapports de la CNCTR permettent également d'en apprendre plus sur les rapports qu'entretient la Commission avec les services de renseignement, sur les anomalies et irrégularités qu'elle a pu identifier, et les contre-mesures prises pour y remédier.

La CNCTR relève ainsi qu’en 2023, le nombre d’avis défavorables rendus concernant les demandes de « techniques de renseignement » a connu une « baisse sensible » de 20 % (775 avis défavorables, soit 0,8 % du total, contre 974 en 2022), toutes techniques confondues, par rapport à 2022. Hors demandes de données de connexion, le taux d’avis défavorables représente ainsi 1,2 % du total des demandes, contre 1,6 % en 2022 :

« Ce résultat s’explique sans doute par les progrès dans la maîtrise du cadre légal, avec un important travail de formation mené par les services et une politique de consolidation et de diffusion de sa doctrine par la commission. Il est aussi lié à un développement des échanges entre la commission et les services soit avant la transmission d’une demande estimée délicate, soit lors de son instruction, à l’initiative de la commission. »

« Nous ne sommes pas les ennemis ou les juges des services. Nous n’appartenons pas non plus à la communauté du renseignement », explique le président de la CNCTR, Serge Lasvignes, qui insiste sur « la relation de qualité entre la Commission et les services. Chacun reste à sa place dans le souci de respecter le cadre légal. »

Si les « interceptions de sécurité » (à savoir les écoutes téléphoniques effectuées à la demande des services de renseignement, ndlr) font l'objet d'un contrôle « a priori », les techniques de renseignement plus intrusives (poses de balises GPS, micro, caméras et logiciels espion) font quant à elles l'objet d'un contrôle « a posteriori », explique la CNCTR :

« Ce contrôle a posteriori constitue un enjeu crucial face à la crainte d’un écart qui irait croissant entre les moyens limités de la CNCTR, d’une part, et, d’autre part, l’utilisation de techniques de renseignement de plus en plus intrusives permettant la captation d’une masse de données sans commune mesure avec ce qu’elle était “au temps des écoutes”, le recours des systèmes de pré-traitement et de traitement de ces données de plus en plus sophistiqués et la complexité et la diversité de leurs conditions de stockage. »

Le plus haut niveau de contrôles a posteriori depuis 2015

Abonnez-vous pour tout dévorer et ne rien manquer.

Déjà abonné ? Se connecter

Abonnez-vous

Commentaires (4)


Très intéressant !

J'imagine que la tentation doit être grande pour certains services de faire "comme avant" et de ne pas trop divulger les informations. C'est assez humain de ne pas aimer se faire surveiller par d'autres services, même (et surtout ?) quand on travaille dans la surveillance
Si les « interceptions de sécurité » (à savoir les écoutes téléphoniques effectuées à la demande des services de renseignement, ndlr) font l'objet d'un contrôle « a priori », les techniques de renseignement plus intrusives (poses de balises GPS, micro, caméras et logiciels espion) font quant à elles l'objet d'un contrôle « a posteriori », explique la CNCTR


C'est faux. Le contrôle a priori ET le contrôle a posteriori s'appliquent à toutes les techniques, y compris les interceptions de sécurité.
En revanche, la CNCTR dispose d'un accès permanent, direct, complet et immédiat aux interceptions de sécurité, alors qu'il est permanent, complet et direct pour les autres techniques.
Toutes ces techniques de renseignement font bien évidemment l'objet d'une "autorisation" préalable ; mais si le "contrôle" des interceptions de sécurité se fait au sein du GIC, où doivent se déplacer les agents du renseignement pour mettre leur cibles sur écoutes, le "contrôle" des autres techniques plus intrusives ne peut se faire qu'après coup, étant déployées par des agents du renseignement, et non du GIC.

Jean-Marc Manach

Toutes ces techniques de renseignement font bien évidemment l'objet d'une "autorisation" préalable ; mais si le "contrôle" des interceptions de sécurité se fait au sein du GIC, où doivent se déplacer les agents du renseignement pour mettre leur cibles sur écoutes, le "contrôle" des autres techniques plus intrusives ne peut se faire qu'après coup, étant déployées par des agents du renseignement, et non du GIC.
(Pourquoi autorisation entre guillemets ?)
Le contrôle de la CNCTR est bicéphale pour toutes les techniques, a priori avant l'autorisation du Premier ministre, et a posteriori. Ce dernier est toujours fait après le début de la mise en oeuvre, par définition, que ce soit pour les écoutes ou pour les autres techniques : cela n'aurait pas beaucoup de sens de faire un contrôle a posteriori avant la mise en œuvre. Par ailleurs, cf. le rapport de 2021, il n'y a pas que les écoutes qui sont centralisées au GIC.
Fermer